Constances et différences dans la mendicité chez les enfants au Bénin

Alphonse M. Affo, Centre de Formation et de Recherche en matière de Population (CEFORP)

Cette communication vise à estimer l’ampleur de la mendicité enfantine et analyser ses déterminants. Elle résulte d’une investigation réalisée dans trois villes béninoises en 2014 auprès d’un millier d’enfants mendiants et autres acteurs sociaux. Les résultats mettent en évidence deux formes de mendicité diversement appréciées et touchant environ 4000 enfants. La première (affichée), quasi-permanente concerne des enfants d’origine étrangère et des talibés. La seconde ("clandestine") mobilise plutôt des enfants béninois migrants ou en déficit de parentalité. Si la mendicité "clandestine" relève de l’"instinct de survie", celle affichée semble plutôt préméditée et participe d’une dynamique socioéconomique abusivement associée à la culture. Elle ressemble à une stratégie de mobilisation de ressources au profit des tiers alors que pour l’enfant mendiant, elle engendre plutôt une forme de supplice que complexifie l’incertitude entourant le gain escompté. Au regard de sa pénibilité et de son coût, la mendicité devient peu rentable pour l’enfant.