Guérir de séquelles de traumatismes socio-psychologiques liées à l’avortement : cas des femmes de la ville de Ouagadougou

Aline Kagambega, Université de Ouagadougou

L’avortement est répandu au Burkina Faso, particulièrement dans la ville de Ouagadougou. L’objectif est de montrer comment à la suite d’avortements les femmes confrontées à des situations douloureuses et souvent traumatisantes arrivent à négocier le retour à la guérison du corps et plus difficilement des conséquences de troubles psychologiques. Nous avons fait au total 20 entretiens individuels approfondis et des observations directes auprès des femmes qui ont eu un avortement dans le passé, leurs proches et des professionnels de la santé. Les conditions de vie précaires des femmes les exposent aux conséquences néfastes des avortements provoqués, avec souvent des complications traitées ou non dans les centres de santé. Des perturbations liées notamment aux modifications profondes des relations avec l’environnement social, des stigmatisations, sanctions des agents de santé ont été relevées. Plusieurs symptômes dépressifs ont été rapportés. Les effets néfastes sociaux des avortements sont considérables et nécessitent une prise en charge des femmes.